Pourquoi opérer ?
Vous avez au niveau de votre colonne vertébrale, une déformation importante que le traitement
médical ne parvient plus ou ne peut pas contrôler. L’absence de traitement chirurgical pourrait
entraîner selon le type de scoliose que vous présentez, une aggravation de la déformation, des
douleurs, des problèmes respiratoires ou une paralysie.
Qu’est ce qu’une scoliose ?
La scoliose est due à une déformation des vertèbres qui entraîne une perte de la morphologie
habituelle de la colonne vertébrale. Cette déformation touche tous les plans de l’espace mais est
surtout visible de face où la colonne, au lieu d’être droite, a la forme d’un S : apparaît une gibbosité,
c’est à dire une bosse.
Quelle(s) intervention(s) ?
L’intervention chirurgicale a deux objectifs :
- CORRIGER LA SCOLIOSE.
L’importance de la correction à réaliser varie selon la cause et la gravité de la déformation. Il faut
parfois faire plusieurs interventions par différentes incisions pour arriver à cet objectif. Le chirurgien peut vous opérer par “ l’avant ” en passant par l’abdomen ou le thorax et ou par “ l’arrière ” en passant par le dos. Une préparation par des plâtres ou des corsets est parfois nécessaire.
- MAINTENIR LA CORRECTION.
On l’obtient à l’aide d’une tige ou de plaques métalliques. Ces implants sont fixés dans la colonne
à l’aide de crochets et/ou de vis. Plusieurs modèles existent, aucune preuve ne permet d’affirmer
que tel matériel est supérieur l’autre.
Pour assurer le maintien de cette correction dans le temps une greffe osseuse est réalisée. On
utilise le plus souvent votre os pris dans le bassin ou sur les vertèbres, auquel on peut ajouter des
substituts osseux produits de laboratoire d’origine non animale.
Scoliose avant et après correction chirurgicale.
Quelle anesthésie ?
Toutes ces opérations se font sous anesthésie générale. Différentes techniques pour diminuer la
douleur en post-opératoire vous seront proposées. L’anesthésiste vous en expliquera les modalités
et les risques. Il vous proposera aussi une auto-transfusion. Ce procédé consiste à recueillir
votre sang quelques semaines avant l’intervention et à vous le redonner en fonction des besoins
durant l’opération.
Qu’attendre de l’intervention ?
L’opération de la scoliose évite l’aggravation de la déformation avec la croissance chez l’enfant et
dans le temps chez l’adulte.
En diminuant l’importance de la scoliose, on en diminue ainsi les conséquences (douleur, gibbosité,
déséquilibre, insuffisance respiratoire, paralysie). Dans la grande majorité des cas le résultat
obtenu est très satisfaisant tant sur le plan des douleurs que sur l’aspect morphologique. Il permet
la reprise d’une vie normale, sportive surtout chez l’enfant et l’adulte jeune. Il met à l’abri de
la survenue des complications dues à l’évolution naturelle de la scoliose.
Néanmoins, malgré la mise en oeuvre des techniques modernes et de tout le soin apporté à l’intervention,
le résultat idéal ne peut pas être prévue à 100% car la médecine n’est pas une science
exacte. Particulièrement le résultat sur les douleurs peut être variable et la persistance de
celles-ci n’est pas à exclure.
Les complications
La survenue de complications est possible pendant et après les opérations pour scoliose Elle
dépend essentiellement de l’importance de la scoliose, de la cause et de votre état général. Il est
très difficile d’être complet dans la description de toutes les complications, d’autant que certaines
peuvent être inconnues à ce jour.
- La paralysie des membres, partielle ou totale, temporaire ou définitive est rare voire, très rare.Des appareils de surveillance du fonctionnement de la moelle épinière sont utilisés pendant l’opération: ils permettent de réduire considérablement la fréquence (moins de 1%) et la gravité de
leur survenue. - Une brèche dans l’enveloppe (méninge) qui entoure les nerfs est possible et peut provoquerune fuite du liquide contenu à l’intérieur des méninges. Elle est grave lorsqu’elle s’extériorise.
- Des saignements anormaux peuvent entraîner une insuffisance de l’auto-transfusion et la nécessitéd’ une transfusion classique avec les risques de contaminations virales. Un appareil permettant de recueillir le sang durant l’opération permet de diminuer ce risque.
- De manière très exceptionnelle le décès peut survenir, dû à une hémorragie, à une embolie pulmonaire ou à une cause inconnue. Un traitement anticoagulant est donné pour diminuer la
survenue des phlébites et des embolies pulmonaires. - Une altération de votre état général est possible et peut entraîner diverses complications d’ordrecardiaque, pulmonaire ou psychiatrique.
- Des complications digestives (ulcère de l’estomac ou de l’oesophage) peuvent survenir après chirurgie : elles sont exceptionnelles mais parfois graves.
- A la suite de la position sur la table pendant l’intervention des compressions au niveau d’un membre ou des yeux (risque de cécité) peuvent se produire exceptionnellement.
- Certaines voies d’abord peuvent entraîner des complications particulières telles une infection pulmonaire, des troubles digestifs, des troubles sexuels surtout chez l’homme (trouble de l’éjaculation), des douleurs sur la cicatrice ou sur la prise des greffons osseux.
- L’infection de la région opérée peut nécessiter une nouvelle intervention. Celle-ci peut survenir précocement ou plusieurs années après l’opération (moins de 2%). Une infection urinaire (après mise en place d’une sonde urinaire), pulmonaire, ou dans le sang (septicémie) peut arriver après
l’opération. Les précautions d’asepsie et les antibiotiques ont très nettement diminué le taux de
ces complications. - L’évolution de la scoliose au niveau opéré peut se rencontrer surtout chez le jeune enfant et nécessiter un complément de greffe.
- Le lâchage d’un crochet ou l’arrachement d’une vis peut survenir précocement et obliger à une intervention pour sa remise en place.
- La non-consolidation de la greffe peut parfois être conservée plusieurs mois ou années après l’opération, surtout chez l’adulte et entraîner la rupture des tiges. Une nouvelle greffe est le plus souvent nécessaire.
- La survenue d’une arthrose ou d’une déformation évolutive au-dessus ou au-dessous de la greffe plusieurs années après l’opération est possible. Une extension du montage peut être proposée.
Quelle convalescence ?
Elle varie selon le type d’opération et les habitudes du chirurgien. Un centre de rééducation pendant
quelques semaines peut être utile. Un corset est parfois prescrit pour limiter les mouvements
et protéger ainsi le montage métallique.
Un traitement contre la douleur et parfois contre la phlébite est prescrit.
Quelle surveillance ?
Plusieurs contrôles cliniques et radiologiques sont prévus la première année. Ensuite une consultation
tous les ans ou tous les deux ans est recommandée.
Toute intervention comporte des risques, le chirurgien vous en informera lors de la consultation.